lundi 24 juin 2024

Maxime post-mortem

 

Après leur mort, les riches et les puissants rejoignent des postes importants en enfer. Ils y obéissent à des maîtres indiciblement hautains et cruels tandis que nous continuons à leur obéir.

Quant au destin de ceux qui acceptent la pitié de Dieu, qui peut dire ce qu’être pleinement heureux veut dire ?


Maximes et autres moralités

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lundi 17 juin 2024

Noté sur mon pense-bête (3)

Avant tout, s’il se présente à ta porte un quelconque bien-disant au sourire bon-enfant, ou bien un médisant aux longs discours charmants, ou même un grand savant aux accents très tranchants, regarde-le attentivement : tu reconnaîtras bien vite en lui le marchand d’orviétan.

N’écoute pas ce que l’on dit du silence, mais le silence.

Souviens-toi que tu ne sais pas ce que tu es, sinon par ouï-dire.

Souviens-toi que tu ne sais pas d’où tu viens, sinon par ouï-dire.

Souviens-toi que tu ne sais pas où tu vas, sinon par ouï-dire.

Souviens-toi que tu ne sais pas comment on s’y rend, sinon par ouï-dire.

Ne crois pas ce que l’on sait du silence, mais le silence.

N’aie pas de nom pour ce qui vient ; ne l’appelle ni lui, ni elle, ni rien.

N’aie pas de nom pour ce que tu fais : méditation ou prière, que t’importe, en fait ?

N’aie pas de nom pour ce qui arrive, présence divine, saveur de l’autre rive.

N’écoute pas ce que tu crois du silence, mais le silence.

Surtout, s’il ne se passe rien, persévère et ne fais rien. L’absence est un bon signe, tout comme la présence. Les mauvais signes sont la routine qui t’ensable, les mots qui te viennent et t’accablent, les raisonnements que tu crois être stables. Abandonne donc la barque des mots pour plonger dans les flots et nager un peu au hasard : le silence viendra, tôt ou tard.

Post-scriptum : Dans le désespoir, dis le nom du guide de ton cœur, de celui qui peut te protéger des peurs. Si tu ne le connais pas, c’est sans doute que tu n’es pas aussi bas que tu le crois.


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samedi 15 juin 2024

Réunion pré-électorale

 

Sa présentation graphique achevée, le jeune surdiplômé se tourna vers le public :

-- Ainsi que vous avez pu le constater, il vous faut perdre pour gagner. Richelieu lui-même ne pourrait rien tirer de ce merdier, même pas une fortune personnelle. Mon conseil est donc de laisser l’amas de bidules qui ont été empilés s’écrouler, de surgir tel un sauveur puis de régner d’une main de fer ou de vendre la charogne à l’équarrissage avant de rejoindre une île au soleil, comme il vous plaira. Pour ma part, je choisirais la deuxième solution, mais c’est vous les clients.

Le comité de direction du parti fut unanime : c’était le bon choix.


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