jeudi 16 janvier 2020

231 bis, Avenue du Ciel


Tel un prince endormi menacé d'une fronde,
Un touriste parfois quitte son hébétude
Et secoue sa torpeur pour tenter d'en sortir.

Tout son être avili par la lèpre du monde
Se tord pour échapper à la douce quiétude
Du songe merveilleux qui vient pour l'engloutir.

Il palpe sa personne et gémit dans la nuit
Quand son corps couturé de mille cicatrices
En quête de plaisir rencontre la douleur.

Les loisirs inventés pour tromper son ennui,
Les appétits sans frein qui faisaient ses délices,
Sans le fouet du désir ont la saveur des pleurs.

Rongé par la santé, tout son monde bascule :
La maladie perdue a enfin dénudé
La souffrance cachée sous un cuir de goret.

De l'aube de l'Eden jusqu'à son crépuscule,
Il cherche le chemin qu'il avait éludé ;
Tournant le dos au monde, il va vers la forêt.


Note :
La métaphore de la maladie inversée n'est pas originale : elle a été empruntée à un texte du Majjhima nikaya (pardon pour l'orthographe) lu dans le recueil de traductions proposées par Thanissaro Bikkhu sur le site « dhammatalks.org », Handfull of Leaves. C'est un extrait du Magandiya Sutta. On peut aussi le lire intégralement sur le site « Sutta Central », par exemple.

Il va de soi que les erreurs de compréhension et /ou d'interprétation sont miennes.





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