De l'aube de l'Eden
jusqu'à son crépuscule
S'étire une autoroute
où tous les véhicules
Klaxonnant de concert
s'en vont jusqu'au péage
Pour y payer le droit
d'achever leur voyage.
De l'aube de l'Eden
jusqu'à son crépuscule
Serpente une rivière
envahie de touristes ;
Quittant leurs
vêtements, ils fuient la canicule
Et descendent les
flots, mués en kayakistes.
De l'aube de l'Eden
jusqu'à son crépuscule
On a tendu un fil au
dessus de l'abîme ;
Des touristes joyeux y
jouent au funambule
Et tombent en riant,
roulant de cime en cime.
De l'aube de l'Eden
jusqu'à son crépuscule
Va un petit chemin où
les joggers s'élancent,
Courant après leur vie
entre les hiérodules
Qui pour les saluer
sanglotent en silence.
Parfois quelqu'un
s'arrête et les anges frémissent :
Ils scrutent les
passants, recherchent les prémices
D'un début de question
en ceux qui déambulent
De l'aube de l'Eden
jusqu'à son crépuscule.
Le touriste à l'arrêt,
par peur du ridicule,
S'en va dans un sursaut
; tandis qu'il accélère
Les hiérodules las
repartent vers leur aire
Dans l'aube de l'Eden
et dans son crépuscule.
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