samedi 6 juillet 2024

Maxime post-mortem (3)

 

À sa mort, le néo-féministe post-moderne ne va ni en enfer, ni au paradis mais s’éveille à sa vraie vie. Il rejoint une immense, voire infinie galerie des glaces où chaque miroir, subtilement déformant, peut élargir une pommette, allonger légèrement le nez, incurver doucement la bouche, et ainsi de suite. Peut-on seulement concevoir les délices éternelles dans lesquelles il est ainsi plongé ?


Maximes et autres moralités

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Maxime post-mortem (2)

 

À sa mort, le moderne ne va pas en enfer mais il rejoint tout droit le paradis des modernes, un lieu d’absolue diversité où chacun, en permanence exposé à tous les regards, doit se comporter comme l’exige le consensus général, et cela jusque dans ses plus infimes pensées.

Toute déviation à l’encontre de l’opinion le précipite en enfer où Satan lui sert un verre en causant du temps qu’il fait. Qu’il se garde bien d’accepter ! Un échange avec le bougnat maléfique l’empêcherait de retourner s’offrir aux regards et aux jugements de la multitude.


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mercredi 3 juillet 2024

De la vraie vie (version SVOD)

 

À attendre la mort, on s’use un peu les nerfs,

on se sent comme un pou sur un cul en enfer ;

rien de vraiment plaisant, ni rien de dramatique

n’émaillera jamais votre journée de tique.

On empile les jours, on cumule les nuits,

parfois on court un peu car notre vie s’enfuit,

et puis merde ! À quoi bon ? On s’assoit pour attendre

que s’arrête quelqu’un qui a un truc à vendre.

On télécharge un jeu, on active une appli :

une fois dépassé, on a bien pris le pli…

Parfois on mate un truc calibré pour nous plaire,

rangé là tout en haut, genre bien populaire ;

on se dit qu’on saura enfin de quoi parler

si un jour par hasard on passe à la télé.

Demain, c’est comme hier, juste un peu plus immonde :

c’est cela la vraie vie, à l’aune de ce monde.


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