mercredi 24 août 2022

Épigraphie urbaine


Lettre d'amour trouvée gravée sur un banc public


        Tant que tu seras sur ce chemin, tant que je serai sur ce chemin, nous resterons ensemble, main dans la main, nous confortant tandis que la nuit vient.
        Elle tombera, Oh oui elle tombera, sur toi et sur moi. Je ne veux pas me mentir, je ne peux pas te mentir, ces choses-là sont peu émues par nos désirs : elles arrivent et c'est tout, sans se soucier de nous.
        Mais je peux être là, près de toi et tu peux être là, près de moi ; c'est déjà ça.

        Pourtant, l'un de nous partira tandis que l'autre restera. C'est comme ça. Je ne veux pas me mentir, je ne peux pas te mentir, le monde est fait ainsi, la vie est faite ainsi. Ces choses-là arrivent et c'est tout, sans se soucier de nous.

        Mais je peux être là tant que j'en ai le choix et tu peux être là tant que tu en as le choix : cela seul dépend de nous dans cette vie qui n'est pas nous, ni même à nous.
        Viens donc dans mes bras et prends-moi dans tes bras : cela seul est à nous, cela seul dépend de nous. Et puis marchons, il fait si froid, marchons ensemble dans ce monde qui nous séparera.


Note : Il existait une dernière phrase, illisible à présent. Elle a été recouverte de dessins des parties génitales des deux sexes.

Poèmes en prose (table des matières)

Sommaire général

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire