Le daim gît mort sur le chemin ;
jamais il n’atteindra demain :
ses naseaux n’aspireront plus
tout l’air qui lui fut dévolu,
ses yeux ne rechercheront plus
la voie qui mène à son salut,
ses bois ne lui conquerront plus
le sabot de sa tendre élue.
Figé dans ma propre stupeur,
j’entends le rythme de mon cœur
sonner le glas de mon humeur
et murmurer en son honneur
quelques Ave et Patenôtres ;
qui s’en rira n’est pas des nôtres,
de nous la race des vivants
qui dans l’autre voyons l’Enfant
et qui en nous voyons le mort
car nous connaissons notre sort.
Va-t-en en paix, mon frère daim
courir dans les bois du Seigneur
et la lumière du Sauveur
tandis que je vais vers demain.
Poésies diverses (table des matières)
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