J’ai acquis dans une brocante une boussole qui a le Paradis pour centre. Pourquoi son propriétaire l’a-t-il vendue ? Je l’ignore. Sans doute est-il mort et ses héritiers n’y ont-ils rien compris.
Ivre de joie, je me suis dit : « Voilà ! Je suis toujours au Paradis ! ». Alors je me suis assis pour attendre. Attendre quoi ? Je l’ignore. Sans doute quelque chose en moi savait-il.
Fort marri, j’ai soudain compris : « Mais enfin, je n’y suis jamais, au Paradis ! Je dois marcher, et marcher encore, et marcher toujours afin de suivre un centre qui fuit ! »
Et me voici revenu à la brocante, à faire le guignol pour vendre ma boussole. Qu’achèterai-je avec l’argent ? Je l’ignore. Une carte, peut-être ?
C’est en dépliant ma carte que j’ai songé au GPS. Sortant mon téléphone, j’ai tapé « Paradis » et attendu l’affichage du chemin qui tardait à venir.
C’est alors qu’une chose fort étrange s’est produite. L’IA de mon téléphone s’est écriée : « Merde alors ! ». Et là, tout soudain, le téléphone a disparu.
Un peu désappointé, je suis retourné à ma carte immense pour y chercher l’indication « Paradis ». Oh, elle n’était pas bien grande, mais elle était là.
Je l’entourais de rouge et commençais à noter des points de repère pour trouver ma route afin de m’y rendre quand le désespoir m’assaillit. Je n’avais plus de boussole.
Poèmes en prose (table des matières)
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