Une bruine en suspens se refuse à tomber
Et volette dans l’air au hasard des courants
Qui la font naviguer du levant au couchant
Par d’étranges canaux tout tarabiscotés.
Un lourd tapis spongieux de feuilles détrempées
Avale tous tes pas dans un bruit de succion
Qui ponctue ton voyage entre les émotions
Au milieu des allées de ces bois endeuillés.
L’appétit du nuage a noyé la forêt ;
Chaque arbre a son halo, comme un saint tout nimbé
D’une étrange lueur aux doux reflets nacrés
Et chante dans le vent un cantique secret.
Alors la nuit s’en vient, drapée dans le nuage
Qui mime une mantille aux rebords irisés
Et enlace le monde entre ses bras glacés
Pour offrir un baiser de ses lèvres sans âge.
L’astre couleur de lune a gagné l’horizon
Pour aller éclairer la terre des vivants
Et toi tu restes là, disant ta peine au vent,
Parcourant du regard les murs de ta prison ;
Tu te souris alors en secouant la tête,
Laissant bien loin de toi tous tes songes funèbres
Et tu vas ton chemin au milieu des ténèbres
En chantant pour les saints de joyeux airs de fête.
Poésies diverses (table des matières)
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