Toi qui viens parmi nous en quête de la France,
Trépasse ton chemin et passe le Léthé :
Débaptisée, honnie, la France sans défense
N’est plus que du gibier pour la table apprêté.
Ses maîtres l’ont vendue contre quelques deniers
Pour aller s’amuser dans des îles lointaines
Où des marchands madrés s’en viennent par centaines
Nourrir les appétits de tous ces vains rentiers.
Ces tenues de soirée, ce bling-bling que tu vois
Ont été quelquefois des bannières de rois ;
Pour payer leurs boissons, ils ont vendu nos glaives
Et ils ont dans le nez la sève de nos rêves.
Va-t-en, nouveau venu, ne meurs pas pour ces poux
Et emporte avec toi nos sourires perdus;
Nul vivant n’a sa place en ce bal des pendus :
Poursuis donc ton chemin, et souviens-toi de nous.
Poésies diverses (table des matières)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire