Dix
perles de rosée ornent les doux pétales
Des
fleurs de vos pieds aux senteurs automnales;
Leurs
tiges recourbées, cambrées vers le ciel,
Exhalent
dans l’azur l'arôme du miel.
Elles
prennent leurs racines en un astre qui luit,
Où
un sombre vallon s’achève près d’un puits
A
la souple margelle, enserrant en son sein,
Un
mystérieux liquide au délicat parfum,
Eau
même de la vie toute nimbée d’étoiles
Qui
s’élèvent sans fin en un ciel vespéral
Où
brille tendrement un unique soleil
Illuminant
la nuit d’un doux éclat vermeil.
Dix
gouttes de pluie brillent sur les racines
De
vos divines mains, dont les attaches fines
Qui
ont en leur blancheur la splendeur de l’hiver
Dissimulent
la force unissant l’univers.
Comme
des arcs-en-ciel, les courbes de vos bras
S’élèvent
dans la nue, inondant de lumière
Toutes
vos créatures implorant ici-bas
De
connaître l’ardeur de votre étreinte fière.
Nectar
et ambroisie sont cachés en deux sources
Couronnant
deux collines à la courbure douce
Surplombant
une plaine, un vaste et beau jardin
Au
parfum printanier, à l’éclat opalin.
Dans
les cieux de ce lieu scintillent deux étoiles
A
la chaude clarté d'un soleil estival;
Telle
une voie lactée, brillant de mille feux,
S’épanouit
autour l’aura de vos cheveux
Encadrant
de leurs courbes un visage sublime
Dont
le moindre sourire est pour nous un abîme
Où
se perd à jamais ce qu’on nomme raison,
Où
tous les cœurs des êtres battent à l’unisson
Du
souffle de la femme en lequel ils retrouvent
Le
bonheur éperdu de vos deux bras qui s’ouvrent.