Tu as cru un instant que tu l'avais rêvée :
Nul signe n'a montré qu'elle allait arriver ;
Le chemin est bien là, identique à lui-même,
Te menant à l'orée de ces bois que tu aimes
Et pourtant la lumière a changé sous tes yeux
Transformant cette terre en une part des cieux.
Les pétales des fleurs, brillant comme des gemmes,
Eclairent de leur feu cette fin de carême ;
Les cimes d'arbres nues s'élancent vers le ciel
Où la clarté exulte en de grands carrousels
Et tu es là, tranquille, inspirant la lumière,
Expirant ton amour pour cette terre entière.
Dans un moment de grâce et d'insigne beauté,
Tu entrevois le monde en sa vraie pureté ;
Tu murmures le mot qui vient brûler tes lèvres
Et tu clignes des yeux d'où est tombée la fièvre ;
Comme pour ponctuer la fin d'une oraison,
La montée du calvaire envahit l'horizon.
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