samedi 20 novembre 2021

24 ter, Avenue du Ciel


« Your citta is the creator of your ceaseless cycle of birth and death although you might not know it. »
                Ajahn Boowa



Tout ce que tu avais en naissant
Est ce que tu auras en mourant

A part ce corps évidemment
Et puis ce nom certainement
Et des parents ça pas encore
Ni des acteurs ni un décor
Pas de pensées car pas de mots
Aucune idée sans un cerveau
Pas d'émotions sans les hormones
Ou sans un corps qui te les donne
Ne parlons pas des sentiments
Qui ne sont rien sans bien du temps

Etre mort cher ami
Ce n'est pas une vie
Et pourtant et pourtant
Tu le sais tu le sais
Ce n'est pas fini
Oh non pas fini

Pas de gâchis en ce bas monde
C'est sur les restes qu'il se fonde
Rien ne se crée rien ne se perd
Tout se transforme sur la terre
Nous changerons tous de visage
Et poursuivrons notre voyage
Aucun de nous ne sera là
Et pourtant rien ne s'en ira
En vérité nous serons morts
Mais dans la vie c'est notre sort

Tout ce que tu avais en mourant
Est ce que tu auras en naissant

Avec un corps peut-être humain
Et puis un nom et un destin
Et des parents que tu adores
Et des acteurs et un décor
Et les pensées que sont les mots
Et des idées plein ton cerveau
Des émotions grâce aux hormones
Et à un corps qui te les donne
Et puis beaucoup de sentiments
Approfondis au fil du temps

Etre en vie cher ami,
Ce n'est pas une vie
Et pourtant et pourtant
Tu le sais tu le sais
Ce n'est pas fini
Oh non pas fini


Note : La citation provient du passage intitulé « Genuine progress » qui se trouve aussi dans l'ouvrage « Forest Desanas ».

dimanche 14 novembre 2021

24 bis, Avenue du Ciel


« You must investigate the body (…). It's a living cemetary. »
                                                                                       Ajahn Boowa



Combien de « moi » en moi, de gens qui ont dit « je » ?
Ou combien d'animaux, combien de végétaux,
Combien de minéraux et aussi de métaux ?
Que je puisse dormir tient vraiment du prodige !

« Je » est le débarras de tant et tant de choses !
« Je » est un cimetière ambulant et stupide
Perdu dans des pensées et des plaisirs morbides
Qui se plaint de son sort sans en chercher la cause.

La vie qui me nourrit naît de corps putréfiés,
Le plat que j'ai mangé, d'autres l'ont excrété
Et moi dans ma folie je voudrais décréter
Que la vie me sourit et que je peux m'y fier ?

Mais que fais-je à rêver d'une vie sans écueil ?
Que fais-je à croire en moi quand rien dans tout mon être
Ne m'appartient vraiment et n'a pas d'autres maîtres ?
Que fais-je à vivoter, moi qui suis un cercueil ?


Note : La citation provient du passage intitulé « Calming the citta with panna » qui se trouve dans l'ouvrage « Forest Desanas ».

24, Avenue du ciel


« This body is just the elements. When it dies, it just returns to the elements. »
                                                                                                                      Ajahn Boowa


Le monde est une festin empli de nourritures
Aux arômes variés et pourtant identiques :
Tous, du plus banal jusqu'au plus exotique
Sont issus de la mort et de la pourriture.

C'est vers elles que tout s'écoule posément
Avant d'en ressortir au fil des recyclages :
Ainsi tout naît et vit puis est gagné par l'âge
Et puis tout se dissout au gré des éléments.

Comme de jolis mots cachant la vérité
Les plus charmants attraits d'une belle nature
Sont faits des corps de ceux qui furent sa pâture
Et n'ont jamais eu droit au repos mérité.


Notes : - Ce texte et le suivant sont en quelque sorte des notes de lecture écrites en lisant le recueil « Forest Desanas » qui regroupe des sermons prononcés par le vénérable Acharn Maha Bua Nanasampanno (c'est l'orthographe proposée dans le livre mais sans les signes diacritiques dont je ne dispose pas). Vous pourrez trouver l'ouvrage sur le site « luangta.eu ».

  • La citation provient du passage intitulé « The Dhamma water ».

  • Bien entendu, mes propos n'appartiennent qu'à moi et ne prétendent nullement être une retranscription fidèle de la pensée d'Ajahn Maha Boowa.