dimanche 23 mars 2025

Pêche au petit

 

Arpente les cieux, marche de long en large

Le long des avenues de nuages ombrés

Et salue bien Phébus qui suit de près la barge

Du dieu Râ qui bientôt dans la nuit va sombrer.


Avec eux s’en iront toute les créatures

Qui nous ont protégés contre notre folie ;

Ils s’en vont loin de nous, suivis de la nature

Comme monte le dieu fait d’acier dépoli.


La mort seule sourit en arpentant la toile

Du filet dans lequel nous nous sommes cloîtrés

Et d’où la vie s’enfuit, voguant à toutes voiles

Pour quitter le charnier où nous sommes vautrés.


Elle est le Roi-Pêcheur de notre nouveau monde

Toute grosse et gonflée de notre désespoir,

Marécage putride où le gibier abonde

Pour nourrir ses enfants l’attendant dans le noir.


Rejoins dans les cieux le cortège des Heures

Et pleure avec les Saints notre bien triste sort,

Nous qui végétons là en nous gavant de leurres,

à jamais prisonniers des nasses de la mort.


L'Avenue du Ciel (table des matières)

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